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Droits des lgbt : paris demande a’ l’ue de faire plus et plus vite

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Gay pride 2011 à Toulouse

La France a appelé mardi l’Union européenne à “agir plus vite et plus fort” contre les discriminations dont sont victimes les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, trans) en Europe.
Leur situation “est aujourd’hui encore une source de vive préoccupation”, écrivent la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, et le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, dans une lettre à la Commission européenne. Selon l’Agence européenne des droits fondamentaux, 43% des personnes LGBT vivant dans l’UE se sont “senties discrimées au moins une fois dans les douze derniers mois”, soulignent-ils dans ce courrier adressé à la vice-présidente
de la Commission Vera Jourova, chargée des Valeurs et de la Transparence, et aux commissaires européens à l’Egalité et à la Justice, Helena Dalli et Didier Reynders. Les “zones sans idéologie LGBT” décrétées dans plusieurs villes de Pologne sont “autant d’atteintes intolérables aux droits fondamentaux et aux valeurs
que défend l’Union”, relèvent-ils encore. “Il faut que cela cesse (…) Il faut agir plus vite et plus fort (…) Nous avons une obligation d’agir parce que c’est l’idée même de liberté et d’égalité qui est en jeu”, insistent les deux ministres tout en saluant “l’engagement sans ambiguité” de la Commission européenne sur ces questions.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a fustigé lors de son premier discours sur l’état de l’Union en septembre les “zones sans LGBT” et annoncé son intention de renforcer les droits des couples homoparentaux dans l’UE.
En juillet, l’UE avait refusé des subventions européennes à six villes polonaises pour avoir adopté des résolutions sur de telles zones. Le gouvernement français demande d’ajouter à la liste des infractions de l’UE “toutes les formes de crimes de haine et de discours de haine, fondés sur l’origine, la religion, le genre, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre”.
En septembre, le Parlement européen a aussi alerté sur les atteintes aux droits des personnes LGBT en Pologne.
Avant le scrutin présidentiel de juillet, les conservateurs au pouvoir dans ce pays profondément catholique ont volontiers usé d’une rhétorique anti-LGBT.
Le président Andrzej Duda, qui a été réélu, avait comparé “l’idéologie LGBT” au “néo-bolchévisme”.
La Pologne est déjà dans le collimateur de Bruxelles pour ses réformes de la justice, condamnées à plusieurs reprises pour atteinte à l’indépendance des juges.
Elle est sous le coup d’une procédure déclenchée en décembre 2017 pour risque de “violation grave” des valeurs de l’UE, qui peut en théorie mener à des sanctions mais qui en pratique n’avance pas.
vl/pid/pz