Treize soldats nigérians ont été tués samedi dans une embuscade tendue par des jihadistes liés à l’Etat islamique dans l’Etat de Yobe, dans le nord-est du Nigeria, ont déclaré lundi à l’AFP deux sources militaires. Ces combattants du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont
ouvert le feu sur un convoi militaire avec des armes lourdes et des lance-roquettes dans le village de Gazagana, près de la ville de Gujba, à 30 kilomètres de la capitale de l’État, Damaturu, selon ces sources. L’armée nigériane, qui a tendance à minimiser les bilans de victimes, a déclaré avoir perdu un soldat dans cette embuscade et avoir “neutralisé” 28 jihadistes, selon un communiqué officiel. Mais selon un officier militaire à l’AFP, “13 soldats ont péri dans cette embuscade et plusieurs ont été blessés”. Le convoi était en route vers une base militaire située dans la ville de Buni Yadi, à 50 km de Damaturu, a précisé à l’AFP une deuxième source militaire, qui a communiqué le même bilan. “Les affrontements ont été féroces et les terroristes ont également subi des pertes”, a ajouté cette source, sans donner le nombre de jihadistes tués. La région de Buni Yadi est un des bastions de l’Iswap qui y mène régulièrement des attaques contre des militaires et des voyageurs. Les insurgés se déplacent sur l’axe reliant Buni Yadi et un camp situé dans
une forêt près de Benisheikh, dans l’État voisin du Borno.
Des affrontements réguliers se produisent entre les islamistes armés et les troupes sur cet axe.
Depuis 2009, le nord-est du Nigeria, et particulièrement l’Etat du Borno, est en proie aux attaques du groupe Boko Haram.
En 2016, Boko Haram s’est scindé en deux factions: celle dirigée par le chef historique Abubakar Shekau et l’Iswap, affiliée au groupe Etat islamique (EI). Depuis le début du conflit, plus de 36.000 personnes ont été tuées, et plus de deux millions de personnes ont dû fuir leur domicile.