Après une flambée des contaminations, l’épidémie de Covid-19 semble
régresser et les courbes des nouvelles entrées à l’hôpital se stabilisent en
France, mais “il est trop tôt pour crier victoire”, a prévenu lundi le
gouvernement, confronté à de nombreuses demandes concernant Noël.
“Nous sommes en train de reprendre progressivement le contrôle mais pour autant
il y a encore beaucoup de nouveaux malades”, a déclaré le ministre de la
Santé, Olivier Véran, depuis un aéroport de Lyon (centre-est) où il a
assisté au transfert de deux patients vers la région ouest, en raison d’une
saturation de certains hôpitaux.
Au niveau national, la pression reste forte, avec plus de 33.000 personnes
hospitalisées, dont 4.896 dans les services de réanimation, soit la quasi
totalité des lits initialement affectés aux soins intensifs, dont le nombre a
été augmenté depuis.
De plus, si le nombre de cas positifs diagnostiqués a légèrement baissé, le
niveau “reste élevé, entre 20.000 et 30.000 (cas) par jour”, a noté le
ministre dans un entretien au groupe de journaux régionaux Ebra, en appelant à
“poursuivre” les efforts.
Le ralentissement de l’épidémie commence à produire ses effets sur les
entrées à l’hôpital. Dimanche, Santé publique France a fait état de 17.390
nouvelles hospitalisations sur les sept derniers jours, une tendance à la
baisse depuis le 9 novembre.
Dans le même temps, 2.761 malades du Covid-19 ont été admis dans les services de réanimation sur les sept derniers jours, alors que cet indicateur dépassait encore les 3.000 en début de semaine dernière.
“Il semble qu’il y ait une inflexion de la courbe de nouveaux cas, mais les
hôpitaux sont toujours pleins, les réanimations sont toujours pleines, donc on n’y est pas encore”, a résumé sur la radio Europe 1 Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris.
C’est dans ce contexte que se profile pour le gouvernement le défi des fêtes
de fin d’année.
“Les incertitudes (…) sont encore trop nombreuses pour se projeter
précisément”, a déclaré Olivier Véran, tout en promettant un allègement du
confinement si la trajectoire se maintient, “sans (le) lever complètement”.
Le gouvernement est notamment confronté aux demandes de plus en plus pressantes de rouvrir au plus vite tous les commerces, au-delà des biens dits “essentiels”, pour sauver de nombreux indépendants de la faillite.
Après des manifestations ce week-end, à Nice et Marseille, plusieurs centaines d’entre eux se sont rassemblés lundi dans le centre de Perpignan (sud-ouest) pour une “matinée funèbre”.
Pour l’instant, le gouvernement évoque la possibilité d’une réouverture au
1er décembre, à l’exclusion des cafés et restaurants.